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galeries du studio 1928

Updated: Feb 7

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De catalogus van deze tentoonstelling, met een lange begeleidende tekst van de hand van zijn goede vriend Gérard Harry, bevat acht afbeeldingen: een landschap, een interieur, een stilleven, drie portretten, een tableau en - uiteraard - 'le Destin et l'Humanité' dat vrij veel aandacht krijgt. Voor vijf van die acht werken zijn deze zwart/wit afbeeldingen trouwens de enigen die op dit ogenblik voorhanden zijn.


Gérard Harry spaart geen enkele moeite om de kwaliteiten van Jef Leempoels voor het voetlicht te brengen. Hij haalt namen en citaten aan van alle grote kunstcritici die hem de voorbije decennia lof toezwaaiden. Het lijkt erop dat hij de map met krantenknipsels op de redactie van 'Le Soir' of 'Le Petit Bleu' als inspiratie gebruikt heeft. Of misschien het plakboek van Jef Leempoels zelf? -

 

Harry lardeert zijn verhaal met een aantal persoonlijke anekdotes en weetjes en de krantencommentaren, die volgen op de opening van de tentoonstelling, spelen naderhand gretig in op wat hij hen hier serveert.


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     Le curriculum vitae d’un artiste donne parfois sa mesure plus justement que la critique la plus fouillée.
  
     Voyons celui de Jef Leempoels.
     Il n’a que vingt ans, quand il débute au Salon triennal de 1887. Son tableau « La Tricoteuse » y est acquis par le Roi Léopold II, guidé, on le sait, dans ses choix, par le goût du célèbre expert Léon Cardon.

     A 24 ans, il est élu sociétaire du groupe de marquants esthètes « Sécession » de Munich. Deux ans plus tard, le voilà médaillé d’emblée au Salon de Paris où son envoi est salué comme un des meilleurs. Puis (1895), à l’Exposition internationale de Vienne. Son diptyque si original et de si pénétrante signification « Chacun veut en sagesse ériger sa folie », lui vaut la plus haute distinction. L’unique grande médaille d’or de l’Etat et la seule qu’un peintre belge ait, aujourd’hui encore, décrochée.

     Et alors, les musées allemands, le roi de Bavière. L’empereur d’Autriche, les grands collectionneurs des bords de la Sprée et du Danube se disputent ses œuvres : « A l’église »,  « Jeune sphinx », « Les Eplorés », « Au sermon », « L’Office », « Enigme », etc.

     Dans la livraison de février 1896 du « Kunstwart », l’éminent critique munichois L. Weber lui consacre deux pages admiratives dont voici un fragment : « J’attire fortement l’attention sur un artiste qui, selon moi, doit être compté parmi les plus grands du temps présent et j’y insiste d’autant plus volontiers qu’il n’est pas à ma connaissance que quelqu’un se soit efforcé d’approfondir un tempérament aussi transcendant dont l’initiation à l’art plastique est parfaite et dont les « fictions » sont exécutées, sans tâtonnements pénibles, avec une mâle maîtrise ».

     A son tour, en 1897, la Société des Beaux-Arts de Paris l’élève à elle comme sociétaire après l’exposition de ses toiles « Amitié » et « Le destin et l’Humanité ».

     Un souvenir personnel au sujet de cette dernière toile, unique sans doute dans les fastes de ce que j’appellerai « l’histoire des idées peintes ». Nul n’ignore plus que l’humanité y est représentée par les mains suppliantes ou crispées de toutes les catégories d’êtres, superbes ou humbles, — mains calleuses ou satinées comme des lys, mains royales ou épiscopales brandissant le sceptre ou la crosse, mains ridées par l’âge ou baguées par la richesse, —mains toutes tendues d’en bas vers le haut et lointain Destin, dont l’énigmatique figure, émergeant d’une sombre nuée me paraît, à moi, distraite, indifférente et fermée autant, mais de manière encore plus impressionnante que le Sphinx oriental. Combien d’artistes ont osé un pareil thème. Appliqué une si vigoureuse et réaliste technique à la traduction d’un tel symbole et peint des mains aussi plastiquement vraies et aussi « parlantes » à la fois ? Or, je l’ai constaté jadis de visu, cette étonnante composition fut exécutée par son auteur dans une pauvre chambre, un humble atelier haut perché, si bien qu’elle m’inspira in petto cette réflexion : « Faut-il être inspiré et avoir la passion de l’art chevillée dans l’âme pour avoir imaginé une telle œuvre et l’avoir fait vivre d’une telle vie, immatérielle et matérielle tout ensemble dans un milieu si ingrat, voir si décourageant ! »

     « Ce tableau », écrit Méry dans « La Libre Parole », « ce tableau qui m’a paru être sans contredit le plus curieusement pensé et le plus originalement exécuté de toute l’exposition est signé Jef Leempoels. Commentée par Mme de Thèbes, cette œuvre énigmatique et bizarre, apparaîtrait, j’en suis sûr, comme une saisissante synthèse psychologique de l’humanité. Du même auteur, deux portraits : « L’Amitié », qui sont également des merveilles d’analyse. Ils nous donnent la sensation de la perfection ».

     « Leempoels », dit Maillard dans « La Plume », « est un Flamand. Il est tout nourri de Van Eyck : il en a la certitude, la précision et même le degré d’alliance de la mystique et de la matérialité. Les deux portraits (« Amitié ») sont remarquables. Mais « Le Destin et l’Humanité », où l’on voit des mains, rien que des mains, est une œuvre frissonnante et admirable ».

     Et de Mécène, dans « L’Autorité » : « Voici deux œuvres splendides de Leempoels, peut-être les plus belles du Salon. Exécutées avec cette ténuité qui permet de faire des chefs-d’œuvre. Avec ce dessin correct et cette brosse à la fois habile, intelligente et vibrante. « Amitié » (deux vieux amis)…. c’est beau. C’est idéal de facture et d’impression. Le « Destin » ou plutôt « Dieu et l’Humanité » qui tend des mains ardentes vers lui est une œuvre philosophique et curieuse au dernier point. On ne voit que des mains, mais elles ont une rare intensité d’expression. La figure du Très-Haut se perdant dans l’obscurité et le mystère et ne se laissant voir qu’à demi est pleine d’indulgence et de justice à la fois. C’est magnifique ! »

     Enfin, André Michel, dans « Le Journal des Débats », s’exclame qu’il y a là des mains qu’Albert Durer regarderait avec considération, tandis que dans « Le Gaulois », Fourcaud, cette autre vedette de la critique, commente ainsi « Amitié » : « De Belgique, nous est arrivé un double portrait symbolique, mais celui-ci est exceptionnellement fort, de M. Jef Leempoels. C’est un prodige de littéralité, de certitude méticuleuse jointe à une spéciale compréhension du caractère ».

     À la même époque, « L’Indépendance Belge » et « Le Petit Bleu », sous la rubrique « Les artistes belges à l’étranger », imprimaient ceci : « Un peintre vient de trouver grâce devant la verve cruelle de l’auteur de « Dégénérescence », Max Nordau, qui a déchiré à si belles dents tant de réputations artistiques et littéraires. Et ce peintre est un de nos compatriotes, Jef Leempoels. Max Nordau lui consacre dans la « Neue Freie Presse », de Vienne, trois colonnes d’éloges enthousiastes, où « Amitié » et « Le Destin et l’Humanité » sont traitées en œuvres magistrales, dignes des plus beaux musées ».

     Quoi d’étonnant à ce que l’Ordre de Léopold, qui, en ce temps-là, ne s’octroyait pas avant la 35e année, soit venu rougir la boutonnière de notre peintre un lustre avant la traditionnelle échéance.

     En 1904, c’est aux Etats-Unis, à l’Exposition Universelle de Saint-Louis, qu’il remporte la médaille d’or. Comme le constatent les correspondants de « L’Etoile Belge » et du « Journal de Liége », le clou de la section des beaux-arts a été ce « Destin et l’Humanité », si justement vanté de notre côté de l’Atlantique. Les critiques américains lui ont consacré des pages entières ».

     La grande revue d’art « La Perry Magazine », de Boston, a dit du peintre, dont elle a publié une ample biographie illustrée : « Ecrire sur Leempoels. C’est conter l’histoire d’un des peintres vivants les plus estimés en Europe et peut-être, si la prophétie n’est pas trop extravagante, d’un des grands artistes de tous les temps ».

     Ecoutons maintenant. Quelques jours après la clôture de l’Exposition, le célèbre critique John E. Corse, dans une page illustrée entièrement consacrée au « Destin et l’Humanité ». « Quand on songe aux cinq mille tableaux exposés par toutes les nations et que la mémoire évoque les cinq meilleurs, le meilleur de ceux-ci (le leader) est le beau tableau du peintre belge Jef Leempoels qui rayonnait bien au-delà de toutes les inintéressantes peintures de son voisinage. Il en a été parlé partout, dans les clubs et jusque dans les sermons d’église ».

     Comme il avait été fait trente ans plus tôt pour « L’Angelus », de Millet, un comité américain se forma pour acheter et exposer cette toile extraordinaire dans les principales villes des Etats-Unis. Si le délégué belge des Beaux-Arts, le peintre E. V., très versé dans la langue anglaise et qui devait discourir sur le tableau tout au long d’une exposition itinérante d’une année, n’avait pas été rappelé en Europe par d’urgentes obligations, ce projet eut été poursuivi et « Le Destin et l'Humanité » perdu sans espoir de retour en son pays d’origine.

     1910. Leempoels reçoit à la fois la croix de la Légion d’Honneur, le titre de membre d’honneur de l’Académie royale des Beaux-Arts de Milan et l’un des trois Grands Prix décernés à la peinture. À l’Exposition du centenaire de Buenos-Aires (les deux autres lauréats sont le célèbre peintre anglo-américain John Sargent et l’Espagnol Joachim Soroella). Le Musée de Buenos-Aires lui acheta « Amitié » ; le Musée de Santiago de Chili « L’Ergoteur » et un musée belge, celui de Namur, « Réconfortée », tableau détruit par les Allemands en 1914, mais dont subsiste une gravure exécutée par Danse pour la Commission des Beaux-Arts, qui l’a offerte à ses membres souscripteurs.

     Chez lui, le portraitiste ne s’est pas endormi. Après nous avoir donné les images de Léopold II, de maints ministres, hommes politiques et personnages mondains, il a été mandé en Angleterre et plusieurs fois dans les deux Amériques pour y exercer un talent qui fait dire à Camille Lemonnier dans son « Histoire de la peinture belge » : « Jef Leempoels excelle dans le portrait. Il y apporte une des vertus essentielles qui caractérisent un Lenbach : la vie secrète de la personne humaine, fixée dans l’intimité et la vibralité du regard », alors qu’Edmond Picard, dans « L’Art Moderne », signale particulièrement de notre peintre « une œuvre sobre, stupéfiante de vie, étiquetée « Ma mère ».

     Les critiques français étaient à l’unisson.
     De Paul Le Roy, dans « L’Art » : « Les portraits de M. Leempoels pourraient servir de leçons à certains peintres qu’on a entendu coter à l’envi grands maîtres portraitistes » ; et de François Hoffmann, dans « Le Journal des Arts » : « M. Leempoels est un des forts. Il s’est placé aux premiers rangs des portraitistes d’aujourd’hui ».

     Mais que d’espace il faudrait pour épuiser ce concert de louanges. En y comprenant la sentence d’Arsène Alexandre dans « Le Figaro » sur les « Trois Processions » de Leempoels qu’il déclare « splendides et dignes des plus grands musées ».

     Si j’ai préféré citer principalement les appréciations de critiques d’art étranger, c’est que, personnellement inconnu d’eux, Leempoels n’a pu bénéficier, de leur part, de cet esprit de camaraderie qui rend souvent l’impartialité si difficile. C’est dans les grandes expositions internationales d’outre-frontière où s’affrontent et se comparent tous les talents épars dans le monde et où ils luttent sans le soutien de complaisantes relations. Que Jef Leempoels a cueilli ses plus beaux lauriers, au cours d’une longue carrière de labeur patient, de conceptions mûries (il ne brosse guère plus de six à sept œuvres par an), des réalisations qu’animent la foi la plus intense et la conscience artistique la plus probe.

     Bien qu’ayant toujours pratiqué moi-même le proverbe latin Amicus Plato sed magis amica veritas, je serais suspect de sacrifier à une amitié déjà ancienne, si je disais de l’œuvre de ce véritable artiste ce qu’en ont dit des princes de la critique tels que L. Weber, André Michel, Max Nordau, Fourcaud, Arsène Alexandre, Camille Lemonnier, Edmond Picard et tutti quanti. En résumant les jugements de ces maîtres sur le remarquable peintre belge qu’ils ont sacré maître en son art, le juge bien moins qualifié que je suis a pu lui rendre pleine justice. Leempoels. D’ailleurs, a mieux que les lauriers que ma plume pourrait et voudrait lui décerner : il a tous ceux que lui ont conférés tant de jurys internationaux composés de compétences que nul homme de bonne foi ne songerait à discuter. Quels faits, d’ailleurs, ne parlent pas avec plus d’autorité que les mots ?...
 
Gérard HARRY.

 

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Comments


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Een speciale vermelding is er voor Dr. Alfons Leempoels (1917-2024), Paula Leempoels en Staf De Keyser;
zij verdienen een hartelijke "dankuwel" voor hun bijdrage aan het tot stand komen van deze monografie.

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